barrage Lac Nasser - Philae - felouque
Nous partons ce matin des 7 heures pour le barrage d’assouan qui a forme le lac Nasser, plus grand lac artificiel du monde. Ce barrage a permis de sauver le peuple egyptien en empechant les crues que connaissait le fleuve. Les crues sont liees a la saison des pluies en ete, en amont du fleuve, en Ethiopie et au Rwanda. Le fleuve montait de 12 a 17 metres. Aujourd’hui, avec le barrage, la crue n’est plus que de 1 metre, preservant les plantations du bord du Nil, evitant ainsi les famines. En revanche, ce barrage est un gros axe strategique en cas de guerre et d’attaque sur l’Egypte car si le barrage cedait, une vague inonderait toutes habitations jusqu’au Caire et meme le delta du Nil. Deuxieme inconvenient, le barrage empeche la progression des limons qui rendaient les terres fertiles et stabilisaient les rives . La consequence principale est que ,desormais, la Mediterranee rentre dans le delta du Nil, au Nord du pays, condamnant toute culture dans cette zone.
Ensuite, on part vers le temple de Philae, dediee a la deesse Isis, deesse de l’amour. Pendant la construction du barrage, ce temple a ete deplace sur une ile, pierre par pierre, pour ne pas etre inondee par le lac Nasser. Un travail de fourmis : 40 000 blocs de pierre deplaces pour reproduire le temple a l’identique. C’est vraiment une visite fabuleuse avec hieroglyphes, des profils a foison. Un peu comme le temple d’Edfou la veille. Seul particularite : ce sont les soldats qui s’inprovisent guides, la kalachnikov a la main pour gagner quelques livres egyptiennes.
A l’heure de 40 degres, apres le dejeuner, on part en felouque, un bateau a voile local. Apres un arret sur le jardin botannique au milieu d’une ile, nous prenons un bateau a moteur, plus petit et plus maniable. En effet, le Nil se fait plus meandreux. De petites iles, le courant a remonter, les rochers a fleur d’eau, les papyrus ne laissent passer le bateau que pour quelques centimetres. Pour la premiere fois depuis Louxor, nous nous retrouvons seuls, au calme, loin du tourisme de masse. Soudain, surgit de nulle part des enfants qui naviguent sur des planches de polystirene. Ils s’accrochent au bateau pour chanter des chansons afin de gagner quelques pieces. A notre surprise succede une reflexion sur ce que ces enfants doivent faire pour vivre. Nous naviguons ainsi jusqu’a la rive qui forme une immense dune. De droles d’animaux avancent lentement dans le sable.
Il s’agit de dromadaires. Nous chevauchons ces animaux tres dociles, une premiere pour moi, jusqu’a un village nubien. Les nubiens sont des noirs qui vivent a l’ecart des autres egyptiens dans des maisons sommaires, de maniere tres patriarcale (devrai-je dire matriarcale?) a l’entree du desert. Ils sont venus a Assouan pour servir de main d’oeuvre pour construire le barrage et ne sont aujourd’hui toujours pas intregres au reste de la population. Nous sommes accueillis dans la maison du maire du village ou se trouvent de petits crocodiles.
Notre guide, Mamoud, nous fait toucher un bebe croco. Devant la peur de Cathou, il ne trouve pas mieux que de lui laisser entre les mains le reptile. Je vous laisse deviner sa tete devant cet animal, finalement tres docile. On finit cette journee exceptionnelle, certainement la plus belle pour l’instant en nous promenant dans le village entre recuperation de sable et visite de stand d’epices de toute beaute.
Les nubiens